Principes

Le principe est de cette intervention est d’embellir la poitrine en augmentant son volume au moyen de votre propre graisse prélevée ailleurs sur votre corps (ventre, hanches, cuisses, genoux, bras).

En pratique, cette intervention pour des raisons multiples détaillées dans Lipofilling Généralités ne permet pas du tout les mêmes volumes d’augmentation que la mise en place d’implants mammaires.

En effet contrairement aux informations qui circulent à propos de cette technique très à la mode, il est exceptionnel qu’en une seule et unique intervention il soit possible d’augmenter la taille des seins de plus d’un bonnet.

Elle est donc essentiellement réservée aux augmentations mammaires de petit volume et constitue en fait, dans la pratique, plus un outil destiné à corriger (quand cela est possible), certaines petites asymétries, particularités anatomiques (écart entre les seins), petites irrégularités post intervention ou pole inférieur d’implants mammaire trop visible ou trop perceptible au toucher.

Le problème est que le plus souvent, ces problèmes se rencontrent chez des femmes minces qui n’ont pas le plus souvent suffisamment de graisse disponible pour obtenir à terme l’amélioration souhaitée.

Cette intervention ne peut être réalisée dans de bonnes conditions (pour un rendement maximal du volume de graisse déposé en terme de volume et projection) que si les seins ne « descendent » pas ou très peu, c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas être ptôsés.
Si cela est le cas, il faudra, idéalement dans une chirurgie séparée et avant le lipofilling, traiter cette descente Une poitrine plus haute – Plastie Ptose Remontée Seins.

Anesthésie

Elle ne peut être que générale lorsqu’il est question de prélever de la graisse le plus souvent dans plusieurs régions pour ensuite la déposer au niveau de la poitrine.

Elle doit être précédée d’un bilan préopératoire commun à toutes les interventions sous Anesthésie Générale.

Voir Bilan systématique AG pour Anesthésie générale.

Bilan spécifique

1 - Recherche d’impossibilité d’utiliser cette technique (contre-indications)

  • Une attente déraisonnable de la patiente quant aux résultats. (Augmentation mammaire importante) ;
  • Une réserve de graisse insuffisante.
  • Une instabilité pondérale (ex : crise de boulimie ou d’anorexie).
  • Des facteurs de risque familiaux (les mêmes que lors d’une consultation d’oncogénétique), histologiques (biopsie mammaire révélant des lésions atypiques), génétiques (ex : BRCA 1 et 2, PTEN, P53) et médicaux (ex : irradiation thoracique).
  • Une pathologie cancéreuse mammaire évolutive, mise en évidence par un bilan préopératoire radiologique anormal (ACR 3, 4, 5 ou 6).
  • Grossesse en cours
  • Maladie auto immunes
  • Infections cutanées
  • Dysmorphophobie
  • Dépression
  • Traitement en cours augmentant les saignements (Aspirine etc…)

2 – Bilan radiologique spécifique mammaire pre opératoire

  • Avant 30 ans, une échographie mammaire pour toutes les patientes,
  • De 30 à 40 ans, une mammographie à une incidence, complétée d’une échographie,
  • Après 40 ans, une mammographie complète, complétée d’une échographie.
  • Ce bilan devrait être réalisé dans les 6 mois avant l’opération.

Préparation

Entre première consultation et intervention,

  • Pour les détails de la prise en charge et la feuille de route entre la première consultation et l’intervention, voir Dossier Anesthésie Générale AG qui détaille l’organisation pratique des interventions réalisées sous anesthésie générale.

Juste avant l’intervention

  • En chambre, de nouvelles photos sont réalisées.
  • Puis des dessins sont faits, ils précisent les zones de prélèvements et la répartition des dépôts au niveau de chaque sein.
  • Des photos de ces dessins sont réalisées avant de débuter l’intervention.

Technique

Une fois que l’anesthésiste vous a endormi, vous êtes installée, selon les zones qui vont fournir la graisse, soit d’abord sur le ventre pour être retournée ensuite, soit d’emblée sur le dos.

Une infiltration est réalisée dans les zones de prélèvement de la graisse. Elle est destinée à limiter voire éliminer tout saignement pour un prélèvement de meilleure qualité.

Puis les différentes zones sont chacune à leur tour lipoaspirées de la manière la moins traumatique possible pour fournir la graisse disponible.

Deux protocoles sont ensuite possibles, avec chacun leurs partisans selon que l’on centrifuge ou pas la graisse avant de la réinjecter :

  • Soit la graisse est récupérée, distribuée dans des petites seringues qui sont disposées dans la centrifugeuse pour y être séparée du sang, du produit d’injection essentiellement.
  • Soit par l’intermédiaire d’un système adapté, elle est lavée puis directement réinjectée au moyen d’une seringue spéciale. Le tout sans que jamais, contrairement au process avec centrifugation, la graisse ne soit exposée à l’air libre.

La réinjection de la graisse est réalisée en étant le moins traumatique possible, en la répartissant de la manière la plus homogène et adaptée pour obtenir au final un sein un peu plus volumineux et bien projeté.

L’idéal est de procéder avec des canules de petits diamètres pour réaliser de petits dépôts qui ont bien plus de probabilité d’être bien revasculariser et de pouvoir survivre. C’est long à réaliser si on veut mettre toutes les chances du côté de la patiente.

Les zones de prélèvement sont infiltrées avec un anesthésique local de longue durée et les petites incisions permettant le passage de la canule de prélèvement sont fermées.

Un soutien-gorge de contention destiné à soulager la poitrine et à l’immobiliser est mis en place en salle d’intervention avant votre réveil.

De même un panty adapté aux zones de prélèvement peut être mis en place au bloc.

Suites et éviction

1 – Suites et éviction

L’éviction est le plus souvent d’une semaine, parfois plus selon la sensibilité des zones ayant fourni la graisse. Cela varie énormément d’une patiente à l’autre.

2 - Soins dans les suites

Diminution de l’activité générale

  • L’activité générale doit être diminuée, pour diminuer les saignements et les œdèmes dans les suites.
  • Le sport n’est pas recommandé le premier mois.
  • L’activité doit être diminuée également pour attribuer pendant la convalescence plus d’énergie à la cicatrisation et la rendre plus courte.
    • Tout ce qui n’est pas indispensable et qui implique des efforts est prohibé.
    • Les courses ont été faites avant l’intervention, tout comme l’achat des médicaments.
    • Du repos, du repos et encore du repos.
    • Pas de voyages ni de déplacement dans les 5 jours.
  • En raison de l’influence néfaste de la Nicotine sur la cicatrisation, fumer n’est pas recommandé.

Des antalgiques peuvent être utiles selon les besoins.

Le soutien-gorge de contention sera porté au minimum une semaine et par la suite tant qu’il procure du confort.
Idem pour le panty de contention.

3 – Consultation post opératoire

Visite de contrôle post opératoire (fait partie de l’intervention) à J5 sauf problèmes !

4 - Premier Bilan

  • Première consultation d’évaluation du résultat esthétique à trois mois.
  • Bilan définitif à un an.
  • Ces consultations ne sont pas facturées, elles font parties de l’intervention ainsi que toutes les autres en rapport avec l’intervention et qui pourraient être nécessaires.
  • Un bilan radiologique de surveillance devrait être fait à 1 an et comporterait, comme dans le bilan préopératoire,
    • Pour toutes les patientes de moins de 30 ans une échographie mammaire
    • Après 30 ans une échographie mammaire et une mammographie à une incidence,
    • Après 40 ans, les femmes ont une mammographie complète et une échographie, puis rejoignent à 50 ans le dispositif de dépistage du cancer du sein.

Alternatives

Médicale

Il n’y a pas d’alternative médicale en France en raison du risque potentiel de perturbation du dépistage du cancer du sein par les moyens radiologiques dans les suites d’injection d’Acide Hyaluronique.

Chirurgicale

C’est l’augmentation mammaire par mise en place d’implants.

Les avantages :

  • La certitude d’obtenir à terme et en une unique intervention le volume souhaité.
  • La certitude d’une équivalence finale des volumes pour les deux seins s’ils sont identiques avant l’augmentation.
  • En cas de perte de poids, le volume de votre poitrine n’est pas ou peu affecté.

Les inconvénients :

  • Chez les femmes très minces quel que soit la position des implants et le type d’implants, la possible perception de l’implant en particulier à la partie basse du sein et la possible visibilité de plis de l’implant sur les côtés lorsqu’elle est penchée en avant.
  • Une coque, rétraction de l’enveloppe que forme notre corps autours de l’implant est toujours possible même si le risque est très faible.

Voir Une poitrine plus généreuse / Implants et Implants mammaires

Interventions associées

Pour réaliser dans de bonnes conditions le lipofilling des seins, nous avons vu que les seins ne devaient pas descendre c’est-à-dire présenter une Ptôse.

Dans ces conditions, Si cela est le cas, il faudra, idéalement dans une chirurgie séparée et avant le lipofilling, traiter cette descente Une poitrine plus haute – Plastie Ptose Remontée Seins.

Pour des raisons financières, il arrive souvent que le traitement de la ptose soit fait en même temps que le lipofilling.
Ce n’est pas dans l’absolu une bonne idée, car la réalisation d’un geste chirurgical associé augmente le stress des tissus receveurs de la graisse et ne favorise pas les conditions vasculaires de sa survie.
Le bon marché se paye toujours deux fois dit le bon sens populaire !