Principes Objectifs
Rôle de la toxine Botulique
Le rôle de la Toxine Botulique est de diminuer le tonus de repos et la force de contraction d’un muscle.
Les muscles cibles sont essentiellement les muscles de la mimique à la surface desquels la peau est fortement adhérente.
Ce lien entre peau et muscle est responsable avec le temps de la formation sur cette peau de rides, dites de la mimique, comme conséquence de l’action des muscles de la mimique situés juste dessous.
La toxine Botulique en prévenant la formation de ces rides spécifiques, est à ce jour, le seul est unique produit dont on puisse dire, preuves à l’appui, qu’il modifie favorablement les signes de vieillissement du visage dans le temps. Aucun produit dit de beauté ne peut en dire autant.
Par ailleurs, c’est un médicament donc un produit suivi et contrôlé en permanence.
La modulation de l’action des muscles de la mimique sur le vieillissement du visage a fait l’objet d’un concept de prise en charge appelé Face Recurve®. (Toxine Botulique Face Recurve®)
Les cibles de la toxine Botulique
L’usage de la toxine botulique a pour objectif de prévenir et de traiter la formation de ces rides de la mimique particulières car d’origine musculaire.
En effet, il existe d’autres rides qui apparaissent en dehors de toute activité musculaire en réponse essentiellement soit à l’altération progressive et inévitable de la peau avec le temps, à l’action du soleil et à celle du tabac.
Ces rides non musculaires peuvent toutefois venir s’ajouter aux rides d’origine musculaire dans les zones de la mimique.
Ces zones sont le front, le contour des yeux, le nez, les lèvres et le menton.
Il s’agit essentiellement de zones de peau fixe dont le vieillissement diffère des zones de peau mobile. ***
Toutefois dans la joue, en pleine zone de peau mobile, les contraintes mécaniques secondaires au sourire entrainent avec le temps des rides de la mimique. Toutefois, il n’est pas possible d’agir directement sur ces rides en agissant sur les muscles du sourire, au risque de modifier le sourire.
Mode d’action de la toxine Botulique
La perte du tonus de repos et de la force de contraction d’un muscle par injection de Toxine Botulique est secondaire à la destruction des jonctions entre les nerfs moteurs (qui apportent l’information de contraction) et les plaques motrices situées sur les muscles (qui reçoivent l’information de contraction).
Dans ces conditions après injection, l’information de contraction ne passe plus du tout ou partiellement et le muscle au repos se détend plus ou moins et sa force de contraction à l’effort diminue plus ou moins.
Quantité et répartition des injections
L’effet d’affaiblissement musculaire provoqué par la Toxine Botulique est proportionnel à la dose utilisée et au nombre de plaques motrices touchées lors des injections.
Schématiquement si nous prenons l’exemple d’un muscle plat dans lequel il y a 10 plaques motrices réparties de manière homogène et qu’une unité de toxine par plaque motrice suffit à la paralyser.
- Si nous injectons 10 unités de Toxine bien réparties sur la surface du muscle : Les dix plaques motrices sont touchées, le muscle est paralysé.
- Si nous injectons 10 unités de Toxine mais dans une seule moitié du muscle : Seulement 5 plaques motrices sont touchées, seule la moitié injectée du muscle est paralysée et 5 unités de Toxine Botulique n’ont servi à rien !
Ainsi pour injecter correctement et être efficace, il faut un nombre suffisant d’unités de Toxine Botulique réparties correctement selon la localisation des plaques motrices et à proximité de celles-ci.
Durée d’activité
Une fois la toxine injectée, elle se dirige vers les jonctions neuromusculaires des plaques motrices, y pénètrent et les détruit progressivement en un mois définitivement.
Très vite après s’être localisée au niveau des plaques motrices et avoir induit leur destruction, la toxine Botulique est détruite.
Chez 100 % des patients injectés, à un mois, on observe 100 % de l’action qu’il est possible d’obtenir avec la dose injectée (nombre d’unités).
Cette action va durer en moyenne selon les toxines et les études, environ 3 à 4 mois.
Il faut bien comprendre que la toxine est détruite depuis longtemps et qu’en fait la « durée d’activité » de la toxine Botulique ne dépend pas de la toxine en elle-même mais de l’aptitude du sujet à reconstruire de nouvelles jonctions neuromusculaires qui rétablissent une connexion possible entre nerfs et muscles.
- Si la patiente reconstruit de nouvelles jonctions neuromusculaires rapidement, alors on dira que la toxine Botulique « agit moins longtemps » !
- Si la patiente reconstruit de nouvelles jonctions neuromusculaires lentement, alors on dira que la toxine Botulique « agit longtemps » !
Intervalle entre les injections
Il est classique de dire qu’il faut injecter en moyenne deux fois par an ;
Comme la durée moyenne d’affaiblissement musculaire est de 3 à 4 mois, si l’intervalle entre 2 injections est de 6 mois, alors le muscle dispose de 2 à 3 mois pour se rééduquer avant la nouvelle injection.
De sorte que lorsque l’on réinjecte à 6 mois, la force du muscle est revenue complétement à la normale et c’est comme s’il était injecté pour la première fois.
Une autre option est possible et consiste à injecter de nouveau dès que le moindre signe de reprise de l’activité musculaire devient visible vers 3 à 4 mois et ce pendant 2 ans.
Ce faisant, l’affaiblissement est permanent avec conséquence à la fois une atrophie du muscle qui perd son volume puisqu’il ne travaille plus et une diminution progressive au niveau de cerveau de l’habitude d’utiliser ce muscle.
Ainsi au terme de ces 2 années, le muscle a fondu de manière quasi irréversible et le cerveau a quasi perdu son usage. Il n’est plus utile de l’injecter ou nettement moins.
Cette seconde option qui ne permet pas un retour à la case départ à chaque nouvelle injection est donc en termes d’efficacité comme de coût bien plus bénéfique à la patiente !
Évolution avec le temps de la durée d’affaiblissement et /ou de son importance
Il est assez fréquent de noter qu’avec le temps la durée d’affaiblissement musculaire secondaire aux injections répétées de toxine Botulique semble diminuer.
Deux mécanismes peuvent expliquer cela, l’immunité et/ou l’apprentissage.
Immunité
Le corps peut être amené à fabriquer des cellules de protection (Anti corps) au fur et à mesure des agressions destructrices réalisées par la toxine Botulique.
La conséquence est qu’il peut exister avec le temps, des anticorps anti toxine Botulique qui circulent en permanence et peuvent neutraliser une partie de la toxine injectée.
Cela expliquerait qu’avec des doses identiques de toxine Botulique on puisse observer avec le temps une moindre efficacité avec un affaiblissement moins marqué car moins d’unités de toxine parviendraient jusqu’au jonctions neuromusculaires.
Apprentissage
Face à ces agressions répétées, l’organisme apprendrait à réparer les jonctions neuromusculaires détruites de plus en vite.
Cela expliquerait qu’avec des doses identiques de toxine Botulique on puisse observer avec le temps une moindre durée de l’efficacité avec un affaiblissement identique mais moins durable.