Principes

L’objectif de cette intervention est de vous donner un ventre avec une peau nette et bien tendue, que vous soyez debout bien droite ou penchée en avant.

Pour cela, la peau en excès est enlevée dans sa totalité entre le haut de la région pubienne et le nombril (parfois plus encore).
Dans le même temps, les volumes graisseux sont diminués et s’il existe une faiblesse médiane de la paroi (Diastasis des droits), elle est réparée.
Puis la peau restante au-dessus du nombril est utilisée pour recouvrir la totalité de l’abdomen.
Une fois cette peau descendue, une fente est faite à dans cette peau à la bonne hauteur et le nombril, intact est ressorti.

Cette intervention ne peut vous donner un ventre plat que si votre musculature abdominale le permet. En effet, les muscles du ventre luttent contre la poussée des intestins. Si ces muscles sont insuffisamment puissants pour s’opposer cette poussée, alors le ventre ne peut être plat quelle que soit la chirurgie réalisée.

Cela signifie en pratique, qu’un ventre plat implique des muscles forts et qu’il vous appartient par l’exercice musculaire de rendre vos muscles forts.

Lorsque l’excès de peau est limité à la région sous le nombril (ce qui est très rare), une intervention appelée Mini Plastie Abdominale peut être proposée.
Dans tous les autres cas, c’est une véritable abdominoplastie qui doit être réalisée.

Anesthésie

Cette chirurgie ne peut être réalisée que sous anesthésie générale car elle nécessite que les muscles soient bien détendus.

Voir Bilan systématique AG (Anesthésie générale).

Bilan spécifique

Il n’y a pas de bilan spécifique à réaliser pour cette intervention sauf chez des patients obèses et/ou insuffisants respiratoires.

Préparation

Entre première consultation et intervention,

  • Pour les détails de la prise en charge et la feuille de route entre la première consultation et l’intervention, voir Dossier Anesthésie Générale AG qui détaille l’organisation pratique des interventions réalisées sous anesthésie générale.

Juste avant l’intervention

  • De nouvelles photos sont réalisée en chambre en position debout bien droit et penchée en avant de profil.
  • Puis des dessins sont réalisés en position assise avant l’endormissement local ou général.
  • Ils délimitent la zone de peau en excès qui doit être retirée et les zones de lipoaspiration profondes et/ou superficielles.
  • Des photos de ces dessins sont réalisées avant de débuter l’intervention.

Technique

Une fois endormie, l’intervention a lieu en deux étapes, l’une en position allongée, l’autre en position demi assise.
Pendant cette intervention, des « bottes » de compression sont mises en place pour lutter contre le risque de phlébites.

Première étape, position allongée

Une fois la prévention anti septique par badigeon réalisée et les champs mis en place,une infiltration destinée à limiter les saignements est faite dans les zones de lipoaspiration, de décollement et d’incision de la peau.

La graisse profonde de la région sous le nombril, sur les côtés est aspirée modérément pour créer un plan qui sépare la peau et la graisse qui vont être enlevées des vaisseaux lymphatiques qui doivent rester intact sur place pour éviter tout épanchement dans les suites.

Puis la lipoaspiration est réalisée au-dessus du nombril jusqu’au bas des cotes pour amincir cette région et la rendre plus élastique tout en préparant le bon plan qui permettra de la mobiliser vers le bas.

La peau est sectionnée en bas horizontalement au-dessus du pubis jusque sur les côtes et verticalement sur la ligne médiane, jusqu’au nombril.
Celui-ci est séparé de la peau autours et laissé sur place sans toucher à son attache profonde à la paroi.
Si un diastasis des muscles est présent, il est traité et la zone infiltrée avec des
anesthésiants locaux de longue durée.

Seconde étape, position demi assise

La peau au-dessus du nombril est descendue jusqu’en bas et une fente est réalisée à la bonne hauteur c’est-à-dire 3 à 4 cm au-dessus du nombril.
Des ponts de bâti sont réalisés de part et d’autre du nombril et vont rejoindre la fente au-dessus.
En serrant ces nœuds, la fente descend jusqu’au nombril et met en tension la peau au-dessus du nombril tout en permettant à la peau au-dessous d’arriver en bas au pubis sans tension importante. Cela s’appelle « La haute tension abdominale » et cela permet dans tous les cas d’enlever toute la peau sous le nombril et de refermer sans risque pour la vitalité de la peau descendue.

Une fois cela fait, des points de capitons qui cloisonnent tout le décollement de la région au-dessus du nombril au milieu, à la région sous le nombril, sur les côtés comme au milieu sont mis en place. Ils permettent à la fois de limiter les risques d’hématomes et d’aider à répartir les tensions.
Sauf cas particuliers, s’ils sont bien réalisés ils permettent de ne pas drainer avec des tuyaux.

Puis la suture de la peau est réalisée, au-dessus du pubis comme autour du nombril en un plan profond et un plan plus superficiel, des anesthésiants locaux de longue durée sont injectés près des sutures pour rendre les suites de l’intervention moins sensibles.

Un pansement léger est mis en place, qui ne sert que de buvard pour éviter la formation de croûtes le long des cicatrices.

Suites et éviction

1 – Suites et éviction :

Une éviction sociale de 15 jours est nécessaire.
L’hospitalisation est en général, par confort, de 2 nuits après l’intervention.

2 - Soins dans les suites

Pendant cette période, la patiente sera sous anticoagulants à dose minima pendant 7 à 10 jours et portera des bas de contention jusqu’à ce que la marche soit redevenue normale et qu’elle se soit redressée progressivement.

Diminution de l’activité générale

  • L’activité générale doit être diminuée, pour diminuer les saignements et les œdèmes dans les suites.
  • Le sport n’est pas recommandé le premier mois.
  • L’activité générale doit être diminuée également pour attribuer pendant la convalescence plus d’énergie à la cicatrisation et la rendre plus courte.
    • Tout ce qui n’est pas indispensable et qui implique des efforts est prohibé.
    • Les courses ont été faites avant l’intervention, tout comme l’achat des médicaments.
    • Du repos, du repos et encore du repos.
    • Pas de voyages ni de déplacement dans les 15 jours.
  • En raison de l’influence néfaste de la Nicotine sur la cicatrisation, fumer n’est pas recommandé.

La patiente retirera son pansement vers le 5e jour, sous la douche pour qu’il puisse se décoller facilement et sans entrainer de saignements.
Selon le ressenti, la cicatrice sera laissée à l’air ou non, cela n’a aucune incidence sur la suite.
Une fois le pansement retiré, vous pouvez vous doucher et mettre le panty.
Pas de bains pendant un mois parce qu’ils favorisent l’inflammation et ne favorisent pas la rétraction de la peau.

Des antalgiques peuvent être utiles selon les besoins de chacun.

Un panty de compression est mis en place en fin de la première semaine. Il n’a aucune influence sur le résultat final mais procure du confort. Il sera porté tant que le confort sera jugé comme un plus.

3 – Consultation post opératoire

Visite de contrôle post opératoire (inclue dans l’intervention) à J7-J10 sauf problèmes !

4 - Premier Bilan

  • Première consultation de bilan à trois mois.
  • Bilan définitif à un an.
  • Ces consultations ne sont pas facturées, elles font parties de l’intervention ainsi que toutes les autres en rapport avec l’intervention et qui pourraient être nécessaires.

Alternatives

La Mini Abdominoplastie ou Mini Plastie Abdominale.
Possible mais très rarement suffisante.
Uniquement lorsque l’excès est limité à la région sous le nombril.
L’intervention peut alors être réalisée sous anesthésie locale et en ambulatoire.
Elle consiste à évaluer la hauteur de peau à retirer au-dessus du pubis et sur quelle longueur.
Puis cette zone de peau est retirée tout en préservant bien les lymphatiques sous-jacents latéraux.
Après contrôle des saignements, capitonnage, la suture est réalisée et un pansement est mis en place.
Les suites sont beaucoup plus simples et l’éviction sociale plus limitée en fonction des patientes et de leur métier.

Interventions associées

Classiquement, dans le cas général, pour des raisons de sécurité, il n’est pas recommandé de réaliser d’autre interventions en même temps que l’abdominoplastie.

En effet, pour des raisons historiques liées à la technique utilisée (encore par beaucoup), cette intervention est réputée risquée par les phlébites et les embolies pulmonaires qui ont été nombreuses dans le passé.

La cause en était double jusqu’à ce que l’abdominoplastie en haute tension ait été décrite et ait fait disparaitre en pratique ces risques.
Toutefois, tous les chirurgiens ne la pratiquent pas, surtout à l’étranger et ces risques restent donc d’actualité. Or ils augmentent avec la durée des interventions, raison pour laquelle il n’est pas raisonnable d’associer d’autres interventions à un abdominoplastie qui en elle-même peut être déjà assez longue.

La technique d’abdominoplastie en « haute tension » a bien décrit comment préserver les lymphatiques et comment diminuer significativement la tension sur la suture finale.
La maitrise de ces deux éléments techniques a révolutionné cette chirurgie, ses suites et ses risques.
Elle permet de lever les patients le jour même ou au plus tard le lendemain, de ne pas avoir recours à une compression abdominale pour lutter contre des fuites de lymphe sous la peau décollée et de ne pas avoir recours à des billots sous les genoux pour limiter la tension au niveau de la cicatrice.
Ces trois éléments, la marche précoce, l’absence de compression abdominale et l’absence de compression sous les genoux ont totalement changer le risque de phlébites et d’embolie pulmonaires en le rendant chez des sujets sans risque particulier proche de zéro !